Ce que raconte Moudenc c’est (La) Grave…

Dans son magazine de désinformation municipale «À Toulouse», Moudenc revendique, dans l’édito, le patrimoine historique de l’Hôpital La Grave. Grand démocrate, il se gargarise de consulter les habitant·es et souhaite en faire un lieu culturel…
Qu’en est-il vraiment ?

Un peu d’histoire

Les premiers bâtiments ont été construits durant le haut Moyen-Âge pour accueillir les indigent·es de l’époque. Il a servit aussi à soigner les pestiféré·es lors de la grande peste , en 1629. Durant plusieurs siècles, cet hôpital fut considéré comme un lieu d’enfermement de populations les plus marginales.

Cet hôpital est avant tout le mourroir des plus fragiles de la société toulousaine qui sont soumis·es à des sévices divers et variées. C’est au XVIIième siècle que des médecins éclairés et humanistes s’alarment des conditions inhumaines auxquelles sont soumises tous ces interné-e-s.

Sous l’impulsion, de grand noms de la médecine toulousaine, Esquirols, Larrey oncle et neveu, Pinel et Marchand, l’hôpital La Grave se transforme en établissement prodigant le soin plus que le bâton. Fin XIXième, et tout au long du XXième, l’hôpital diversifie ses services comme par exemple, l’ouverture d’une maternité, pour devenir dans les années 1980, « la cité de la santé ».

Démentelé dans les deux premières décénies du XXIième siècle, la plupart des services sont envoyés à Purpan sous couvert de restructuration qui n’est autre qu’une rentabilisation financière, il ne reste que peu de bâtiments occupés par la « cité de la santé ». Le reste des bâtiments ayant été déjà vendus à des propmoteurs privés.

Qu’en dit Moudenc ?

Nous apprenons, dans À Toulouse, son souhait de faire de La Grave « un centre culturel fort » et qu’il consultera les habitant·es. Mais n’a t’il pas déjà vendu des pans entiers de cet espace abandonné aux requins de la promotion immobilère qui ont déjà prévu d’y construire un hôtel 4 étoiles et des logements luxueux pour les classes aisées et leurs commerces attenants ?

Ce que nous disons

À l’heure où la crise sociale et économique (Airbus, tourisme et secteurs attenants) qui s’annonce risque de percuter violemment le dynamisme de la ville rose, n’est-il pas nécessaire de reconsidérer l’espace La Grave dans une démarche d’accueil, de logement débarassé du mercantilisme et d’accès à la santé tel qu’il fût initié durant les deux siècles précédants.

Union communiste libertaire Toulouse et alentours le 29 septembre 2020


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