Airbus : gavé d’argent public, l’avionneur licencie à tour de bras

À peine un mois après l’annonce d’un plan de 15 milliard pour maintenir l’emploi dans l’aéronautique, Airbus prépare un plan social pour 15000 postes d’ici l’été 2021. Durant le confinement, l’avionneur avait déjà risqué la santé de ses salarié·es en les forçant à reprendre le travail, sous prétexte de préserver l’emploi. À Toulouse, c’est près de 3500 personnes qui vont se retrouver sur le carreau sans compter les licenciements en cascade chez les sous-traitants. Les patrons et actionnaires rapaces, accompagnés par les syndicats jaunes et de municipalités au service de la bourgeoisie, continuent de montrer leur indifférences vis-à-vis de celles et ceux qu’il exploite.

L’État fait pleuvoir les milliards sans contreparties

Airbus a largement profité des deniers public pendant la crise sanitaire et économique. En plus du plan d’aide, le recours au chômage partiel financé par nos impôts a été massif. Si on ajoute à cela le fait que, d’après la direction d’Airbus, les dividendes de 2019 auraient été bloqués, on peut légitimement se poser la question : à quoi a bien pu servir tout cet argent?

Certainement pas à sauvegarder l’emploi quand on voit l’hécatombe qui s’annonce ! Une preuve de plus que l’État n’est finalement que l’instrument des patrons.

Et ce n’est pas fini ! La région a d’ors et déjà annoncé une nouvelle aide de 100 millions pour les PME sous-traitantes du géant de l’avionique. Le patron d’Airbus, qui il y a peu réfutait un plan de licenciement, souhaite pouvoir recourir au chômage partiel pendant encore deux ans alors que le carnet de commande est plein pour les dix ans qui viennent !

Moudenc disparaît dans un écran de fumée

L’autoproclamé champion de l’emploi c’est fait tout petit à l’annonce du plan social. Après avoir tapé sur les syndicats pendant des mois pour satisfaire sa base électorale réactionnaire et gagner l’élection, Moudenc s’en remet à présent à eux pour négocier. Le voilà même prêt à s’allier avec les mairies de Saint-Nazaire et de Nantes, pourtant PS et EELV, pour faire front contre ce plan de licenciement. A-t-il déjà oublié ces slogans de campagnes contre les ultras gilets jaunes et écologistes ? Lors du premier conseil municipal, c’est pourtant lui qui a refusé de s’exprimer sur la question prétextant que le sujet ne relevait pas des compétences de la métropole.

Décidemment, Moudenc s’illustre par son incompétence dans tous les domaines…

Maintenir l’emploi grâce à l’autonomie productive.

Pour éviter l’hécatombe, il nous semble nécessaire de poser les jalons de la reconversion industrielle du site Airbus pour quelle soit utile au bien commun et de répartir le temps de travail entre tous les salarié·es, sans diminution de salaire.
Le Medef et son allié LR dont fait parti Moudenc, voudrait que les salarié·es travaillent plus longtemps à la sortie du confinement. Pourtant leur stratégie incohérente qui vise à supprimer les 35h et allonger la retraite s’accomode mal à celle du consortium d’Airbus qui, par pragmatisme capitaliste, commence à convoquer les plus de 56 ans pour leur offir un pactole et un départ en préretraite anticipée. Voici deux stratégies de la bourgeoisie bien contradictoires qui démontre son incompétence et son incapacité à reconnaître sa responsabilité dans la crise.

Nous, nous voulons des emplois utiles et non poluants, et nous savons que seul·es les travailleur·euses seront capables de mettre en oeuvre une stratégie dans ce sens. Pour cela, ielles doivent profiter du temps de chômage partiel pour réfléchir à la nécessité de produire pour le bien commun localement comme dans des échanges horizontaux planifiés, avec d’autres régions, d’autres pays.

L’autonomie productive est l’une de ces stratégies permettant :

  • la réppropiation de l’outil de travail par les travailleur·euses , dégagé du profit capitaliste et de l’État.
  • la socialisation de la production industrielle dégagée des actionnaires du CAC 40.
  • de développer un outil industriel et technologique ensemble et direct par des comités de producteur·rices et d’usager·ères seul·es à même de définir le bien commun.
  • la coordiantion horizontale à l’échelle locale, fédérale, internationale des activités humaines.

Contre les licenciements, le communisme libertaire.

Parce que la perte d’un emploi équivaut à une vie misérable pour les prolétaires sans emploi nous nous joignons aux combats de celles et ceux qui ne veulent pas perdre le leur.

Comme mesure d’urgence il nous semble nécessaire de poser les jalons de la reconversion industrielle du site Airbus pour quelle soit utile au bien commun et de répartir le temps de travail entre tous les salarié·es, sans diminution de salaire.

Ces mesures d’urgence ne doivent pas faire oublier la nécessité de construire un mouvement révolutionnaire qui viendra balayer la nécessité même de vendre sa force de travail et son temps de vie, abolir l’ordre des choses, en un mot d’établir une société communiste.

Avec la sortie du confinement et la violente crise sociale qui s’annonce, il est temps de revoir nos critères et notre façon de penser l’avenir.

Libertaire, égalitaire et autogestionnaire, une révolution reste à faire!

Union communiste libertaire Toulouse et alentours, le 8 juillet 2020


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