L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Pour l’UCL l’heure est à construire l’unité populaire contre le racisme.
L’assassinat de Georges Floyd par un policier a entraîné une large révolte aux États-Unis contre le racisme, un racisme profondément ancré dans la police américaine. Un racisme dont les noirs sont les principales victimes, mais qui touche aussi les autres minorités (hispaniques, asiatiques, musulmanes ou considérées comme telles…). Un racisme qui puise ses racines dans une longue histoire des violences, qui fait système, de l’esclavage et du suprémacisme blanc.
Si l’arrivée au pouvoir de Trump a libéré plus encore la parole et les actes racistes, et fait office de « feu vert » à l’accroissement de la violence raciste, il existe un continuum des violences policières racistes qui lui sont bien antérieures, dans un contexte de culture de l’impunité policière.
Cette révolte connaît un large écho international, car elle entre en résonance avec le vécu de nombreuses personnes victimes de racisme et de violence policière à travers le monde.
En France, les luttes contre l’impunité policières en matière de violence racistes, sont portées depuis de nombreuses années par les proches et les familles de victimes. Confrontées à la culture de l’impunité policière, qui s’appuie sur la partialité de la justice – très nombreux sont les classements sans suites, les non-lieux, les décisions de relaxes ou, dans le moins pire des cas, à des sursis pour les policiers mis en cause – , confrontés à l’indifférence ou à l’hostilité médiatique qui reprend avec complaisance les versions policières, confrontées à l’indifférence ou l’hostilité de la majorité des courants politiques, les familles, leurs proches, mènent un combat courageux.
Alors que la situation aux États-Unis est mis en lumière, la tentation est grandes pour les journalistes, les politiques, d’opposer une institution policière française qui serait prétendument « vertueuse » ou dans laquelle les policiers racistes ne seraient qu’une « petite minorité », et l’institution policière américaine, gangrénée par le racisme.
En réalité, en France comme aux États-Unis, le racisme policier fait système : c’est un racisme d’État héritée d’une histoire coloniale, qui repose sur une pratique de la violence policière qui touche les classes populaires dans leur ensemble, mais qui touche aussi principalement en leur sein les personnes noires, roms, arabes, musulmanes ou considérées comme telles. C’est pour cette raison que le combat contre le système raciste n’est pas simplement une affaire de bonne conscience humanitaire, mais un préalable nécessaire à l’unité face aux classes dirigeantes. Chaque fois que le système raciste recule, c’est le pouvoir populaire qui avance !
La pratique des violences policières est couverte par l’institution judiciaire, par les médias aux ordres du pouvoir, et par la classe politique. La récente proposition de loi d’E. Ciotti visant à interdire le fait de filmer les policiers en est l’une des illustration, avec pour objectif d’empêcher toute collecte de preuve des violences, ainsi que les réactions aux propos de Camelia Jordana, ou encore l’impunité des policiers fascistes de Rouen, toujours en poste bien que leur propos négrophobes, racistes antisémites, misogynes, aient été mis à jour par un policier noir qui en a été l’une des victimes.
Le succès de la marche de la dignité du 30 mai et de la manifestation du 2 Juin (à l’appel de la famille d’Adama Traoré et de son comité de soutien) qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes à Paris et en région, marque le point de départ d’un renouveau des luttes populaires antiracistes. D’ores et déjà, elles ont imposé dans l’espace public la discussion sur les violences policières.
Oeuvrons, dans nos syndicats, nos associations et collectifs, avec nos collègues et nos voisins, à faire de ce renouveau une réalité durable au côté des familles de victimes, leurs proches, au côté de toutes celles et ceux qui subissent les violences policières et le racisme d’État et à créer ainsi les conditions de l’unité populaire contre le racisme !