Qu’elles continuent de travailler ou qu’elles soient à la maison, les femmes sont en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais aussi les premières victimes de la crise sanitaire actuelle.
La crise met en lumière le rôle essentiel de certains secteurs d’activités (santé, éducation, petite enfance, métiers du soin, agro-alimentaire et distribution, nettoyage, travail social, transports et livraison…). Or ce sont des femmes, le plus souvent mal payées et précarisées, qui majoritairement travaillent dans la plupart de ces secteurs.
Avec cette crise la population redécouvre les professions utiles socialement, celles dont on ne peut se passer et qui répondent aux besoins essentiels de toutes et tous.
Les soignantes donnent sans compter
Les femmes, majoritaires dans la santé, sont en première ligne parmi les personnels soignants des hôpitaux, mais aussi dans les EHPAD, les IME, les ESAT. Mal payées (les aide-soignantes touchent le SMIC en début de carrière, les infirmières 1700 € brut), dénigrées et matraquées quand elles se sont mobilisées pour l’amélioration du service public et de leurs conditions de travail et de rémunération, elles ne comptent pas leurs heures aujourd’hui renonçant à leurs congés et à leur vie de famille. Le gouvernement, qui ne cesse de répéter à quel point nous devons leur être reconnaissant.e.s, ne parle toutefois pas de revalorisation salariale ni de recruter massivement du personnel pourtant essentiel.
Les proffes assurent le lien social
Dans l’éducation nationale, les personnels (majoritairement féminins également, notamment dans le 1er degré) répondent présents non seulement en assurant la continuité pédagogique mais également en contactant les familles qui n’ont pas accès au numérique. Elles et ils prennent des nouvelles régulièrement des élèves, les soutiennent dans les devoirs, répondent aux questions des élèves et de leurs familles tout au long de la journée, voire le soir et le week-end. Chose que semble ignorer Blanquer qui commence à communiquer sur un écourtement des grandes vacances. Les personnels administratifs, les AED, AP et AVS assurent aussi un lien avec les familles, notamment celles les plus en difficulté dans le suivi de leurs enfants.
Les caissières répondent présentes
Dans la grande distribution, les salarié.e.s (majoritairement des femmes là aussi) sont sommé.e.s de répondre présent.e.s pour remplir les rayons et travailler aux caisses, le plus souvent sans matériel adapté permettant de respecter les mesures barrière.
Le nettoyage quant à lui continue d’être assuré dans les bureaux (le plus souvent vides !), les gares, les hôpitaux, les hôtels etc. par des salariées précarisées (les temps partiels sont la norme dans le secteur). Mal payées et dans un secteur peu syndiqué, elles ont donc des moyens limités en terme d’action collective et de connaissance de ses droits.
La double-peine pour les femmes
Dans tous ces secteurs, les travailleuses font face à une double peine. Non seulement elles doivent continuer à travailler, au risque d’être contaminées et de contaminer leur famille mais également les usager.ères ou client.e.s, faute de protection adaptée et de consignes d’hygiène claires. Mais elles galèrent également dans la gestion de la garde de leurs propres enfants en raison des horaires atypiques et encore plus quand elles sont en situation de famille monoparentale.
Les travailleuses ne paieront pas la crise
On peut le dire dès maintenant : il est hors de question que les travailleuses paient cette crise. Ni par un retour massif des femmes à la maison, ni par l’assouplissement du code du travail. Nos luttes collectives devront être à la hauteur de ce retour de bâton du patriarcat !