Un ministre qui dit le matin que les écoles ne fermeront « jamais »… et un président de la République qui annonce le contraire le soir-même. C’est ce qu’il s’est passé le 12 mars. Et ça en dit long sur le degré d’impréparation des autorités administratives de l’Éducation nationale, avec ce que cela signifie en termes de mise en danger !
Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire, en avait décidé ainsi : les écoles ne fermeraient pas.
Jeudi soir, Macron annonçait le contraire pour le lundi 16 mars. Pendant trois jours, les ordres et contre-ordres se sont succédé, laissant les personnels dans la plus complète incertitude jusqu’au dernier moment.
Lundi encore, certain-es ne savaient toujours pas si elles et ils devaient se rendre dans leurs établissements. Lundi encore, des chefs d’établissement zélés faisaient pression sur les personnels, enseignants, d’entretien, d’accueil, de vie scolaire pour qu’ils et elles soient « à leur poste » le matin, au mépris du danger que représente désormais tout contact dans un espace clos.
Plusieurs organisations syndicales ont réagi, fortement, pour imposer que les personnels ne soient pas mis en danger, et les ont appelé si nécessaire à faire valoir leur droit de retrait pour cela.
La seule certitude concernait les élèves qui ne devaient pas se rendre dans leurs écoles et établissements.
Exception faite des enfants des travailleuses et travailleurs de la santé, en première ligne face à l’épidémie, et qu’il est logique et nécessaire de prendre en charge avec toutes les mesures de protection nécessaires pour les élèves comme pour les personnels en charge de cet accueil.
Toute réquisition de personnels qui se ferait sans assurer des conditions de sécurité mettrait en danger tant les personnels que les élèves et leurs parents !
Il y a également une grave incertitude selon les établissements et les académies, et au bon-vouloir des chefs d’établissements, sur ce que doivent faire les élèves de lycées professionnels (majoritairement issu-es des classes populaires) appelé-es à rejoindre leurs lieux de stage en entreprise.
Alors qu’un des motifs – justifié – de fermeture des établissements est le risque que les élèves soient, comme porteuses et porteurs sains, des véhicules de contagion malgré elles et eux, il est stupéfiant de voir que dans la frénésie de s’adapter au « monde de l’entreprise » on puisse imaginer cela. Nous appelons les personnels des lycées professionnels à exiger que les élèves, en alternance ou en formation initiale, soient immédiatement dispensé-es de leurs périodes de présence en entreprise et restent à domicile.
Plus généralement, pour l’Union communiste libertaire, les personnels comme les élèves doivent être mis-es à l’abri, rester chez elles et chez eux et s’organiser au mieux pour la transmission de cours et/ou de conseils de lecture et d’activités, sans pression hiérarchique d’aucune sorte.
En ce qui concerne les cours à domicile, comme l’accès à des ordinateurs n’est pas garanti à toutes et tous, personne ne doit être sanctionné en cas d’incapacité à suivre les cours. Dans le cas contraire, ce seraient les enfants des classes populaires qui feraient les frais de l’épidémie.
Toutes les réunions physiques doivent être annulées, pour toutes les catégories de personnels. Tous les conseils de classe, tous les examens doivent être purement et simplement annulés : il est évident que dans une situation aussi exceptionnelle rien ne peut être prévu et que « l’impératif d’évaluation » est totalement mineur. Nous revendiquons d’ores et déjà une « année blanche » et le passage automatique garanti dans l’année supérieure de formation pour toutes et tous.
La priorité absolue est la situation sanitaire et l’entraide que nous pouvons nous apporter.
Nous invitons les personnels à se coordonner collectivement pour obtenir les garanties de sécurité que les directions et le ministère devraient avoir pour priorité.