Contre la menace de bombardements états-uniens, pour le retrait des troupes US, pour la fin de l’ingérence iranienne en Irak. Liberté pour tous les peuples du Moyen-Orient !
L’assassinat du général Qassem Soleimani par les États-Unis, le 3 janvier, a fait monter de plusieurs crans le risque d’une guerre ouverte… si toutefois on peut qualifier de « guerre » ce qui se résumerait probablement à une campagne de bombardements meurtriers, dans le cadre d’un conflit asymétrique entre la superpuissance US et la dictature des mollahs.
Soyons clairs : éminent dignitaire du régime, pilier de sa fraction conservatrice, Qassem Soleimani n’était nullement un ami du peuple. Membre dirigeant des Gardiens de la révolution, une institution politico-militaire qui contrôle une partie de l’économie du pays, il était le cerveau de l’ingérence militaire iranienne à l’étranger, épaulant la contre-révolution en Syrie, puis orchestrant la répression de la contestation populaire ces derniers mois en Irak et en Iran. Mais l’étendue des exactions de ce général réactionnaire n’est pas la question.
La responsabilité première de cette guerre qui a déchiré l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018. Un accord déséquilibré, puisque son but est d’interdire à l’Iran une « arme suprême » dont son ennemi principal, Israël, est doté. Mais un accord qui permettait au moins de dégonfler les tensions bellicistes dans la région. Le retrait états-unien de l’accord a relancé l’engregnage… L’assassinat de Soleimani est la dernière étape avant un véritable déchaînement.
Ses premiers bénéficiaires en seraient les régimes ennemis de l’Iran, c’est-à-dire des États qui sont tout aussi criminels : Israël, qui écrase la Palestine avec son apartheid et son colonialisme ; l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui pataugent dans le sang de leurs contestataires et du peuple yéménite. Ces États réactionnaires n’ont pour eux que d’être les alliés des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni.
Ses principales victimes seraient les populations iraniennes et les infrastructures économiques qui assurent leur approvisionnement. Avant d’être démenti par le Pentagone, Donald Trump a même menacé, dans un tweet du 4 janvier, de détruire 52 sites historiques « de haute valeur pour la culture iranienne », ce qui constituerait un crime de guerre avoué.
Enfin, le premier résultat de l’assassinat de Qassem Soleimani aura été de saboter le mouvement populaire irakien qui, depuis des semaines, réclamait des réformes sociales de grande ampleur, la chute d’un régime corrompu et vassalisé par Téhéran, et le départ des soldats américains aussi bien que la fin de l’ingérence iranienne. Dans un pays traumatisé par bientôt trente ans de bombardements et d’occupation américaine, l’attaque US ne pouvait que pousser à l’autocensure au nom de l’« union sacrée ».
Et c’est pour cette raison-là aussi, dans l’intérêt des peuples du Moyen-Orient, par-delà les rivalités inter-impérialistes, qu’il ne faut pas que le pire advienne. Non à la guerre contre l’Iran !