Mercredi 11 décembre, Édouard Philippe n’a fait que confirmer ce que nous dénonçons depuis déjà des mois. Derrière un long et insupportable discours pour nous endormir, l’objectif reste le même : nous faire travailler plus longtemps pour des pensions plus faibles.
Aujourd’hui, les grèves continuent et doivent s’élargir. Le 17décembre, il faut frapper plus fort encore. Le gouvernement reste sur la mise en place d’un système par points, où le calcul des pensions ne se fera non plus sur les meilleures années ou mois, mais sur l’ensemble de la carrière, ce qui baissera mécaniquement les pensions. L’âge de départ à la retraite à taux plein sera également repoussé à 64 ans. On pourra partir à 62 ans, mais avec une décote de 10% sur la pension ! La fin des 42 régimes spéciaux pour niveler par le bas l’ensemble des conventions collectives. Des tentatives de division. Le pouvoir cherche à faire sortir de la mobilisation certains métiers ou certaines générations. En décalant l’application du système de retraites par points aux personnes nées après 1975 il encourage les plus de 43 ans à cesser la grève. En promettant aux enseignant.e.s de maintenir leur niveau de pension, le gouvernement se moque du monde : cette promesse est aussi vide de sens que lorsqu’il certifie que la valeur du point ne pourra pas baisser, et qu’il sera indexé sur les salaires et contrôlé par les « partenaires sociaux » et par le Parlement. « Aucune retraite inférieure à 1000 euros » nous dit-on. Génial, c’est déjà dans la loi depuis 2008 et c’est totalement insuffisant pour vivre dignement !
Doit-on se réjouir de l’attitude de la CFDT ? Même celle-ci s’oppose désormais à la réforme… mais uniquement sur l’âge pivot à 64 ans ! On imagine facilement la manœuvre. Laurent Berger montre les crocs ; le gouvernement lâche sur l’âge pivot, autant dire sur pas grand-chose ; on peut ensuite mimer la réconciliation, avec un gouvernement fier d’avoir été « à l’écoute » et une CFDT qui, fière de sa « victoire » appelle à cesser la grève et à capituler sur tout le reste. Édouard Philippe a renvoyé certaines corporations à des discussions d’entreprises. Mais il faut rester uni et jeter en bloc ce projet de réforme. Ce qu’il nous faut c’est une victoire pour l’ensemble du monde du travail, pas des aménagements au rabais pour quelques secteurs. L’ensemble de notre classe a besoin de reprendre confiance dans sa force collective ! Rebondir le 17 décembre. Il ne faut pas se cacher derrière des discours de façade. La situation es attendue. Le 5 a été un succès incontestable dont tout le monde peut-être fier.
Mais la grève reconductible, elle, ne se généralise pas, pour le moment. Trop d’entreprises et d’équipes syndicales n’ont pas anticipé le lendemain du 5. Depuis, nous peinons à trouver les point d’appui pour élargir les reconductions. Le 17 décembre doit servir à cela. Il faut dès aujourd’hui convaincre nos collègues de faire du 17 une journée encore plus massive que celle du 5. Et cette fois, il faut se préparer à enchaîner le lendemain. Pour les salarié·es qui sont déjà en reconductible, mardi prochain peut paraître loin ; il faut maintenir la pression d’ici là en continuant de faire vivre nos grèves par des actions de blocages et des liens interpro. Le poids des défaites passées pèse sur nos épaules. Nous devons pourtant être convaincus que nous pouvons gagner, car faire reculer franchement ce gouvernement est possible. D’ailleurs même s’il s’agit de mesurettes, ils ne les lâchent pas par plaisir, mais bien parce qu’ils sont sous pression. Continuons la grève et généralisons-la.
Perdre sa vie à la gagner : jamais !