Les annonces de Macron puis de Castaner le 16 mars mettent en place un confinement du pays pendant au moins 15 jours. Un confinement vraiment ? Mais non ! Car aller travailler reste obligatoire, même dans les secteurs non essentiels. Cette mesure irresponsable, prise par les soutiens du patronat, n’est pas étonnante. Elle participera à continuer à propager l’épidémie et à surcharger les hôpitaux. En réalité, pour contrer l’épidémie, nous ne pouvons compter que sur notre classe.
La France est confinée. « Confinée » dans le vocabulaire du gouvernement, ça veut dire que l’on ne peut pas voir ses proches, on ne peut pas aller à la salle de sport et au bistrot. Tout ça est bien normal, il nous faut éviter les contacts un maximum afin d’endiguer l’épidémie. Mais « confinée », ça veut aussi dire… aller au boulot ! En effet, les travailleuses et les travailleurs qui ne peuvent pas télétravailler doivent dans la majorité des boîtes continuer à bosser, donc à prendre les transports en commun, et partager le lieu de travail avec souvent des centaines d’autres. C’est l’équilibre entre arrêt de l’épidémie et maintien des profits des capitalistes que le gouvernement a trouvé.
Des mesures coercitives
Il faudra donc maintenant montrer une attestation pour prouver qu’on a le droit d’être dans la rue. Dès maintenant, la police et les gendarmes patrouillent. Mais on observe déjà que leurs comportements ne sont pas les mêmes partout ! Comme en temps normal, ils privilégient le harcèlement dans les quartiers pauvres, où vivent les travailleuses et les travailleurs, souvent racisé⋅es. Ca ne semble pas être le plus efficace, quand on sait que des familles doivent s’entasser dans des petits appartements, quand des dizaines de milliers de personnes dorment dans la rue, quand les prisons sont surpeuplées !
La crise sociale amplifiée par la crise sanitaire
Car ce que montre cette terrible épidémie, c’est que toutes les inégalités sociales, toutes les injustices, elles sont encore pires. On n’a pas le choix de les voir ou de ne pas les voir, elles nous sautent aux yeux. La destruction de l’hôpital public, qui rend les gouvernants de ces dernières décennies responsables de nos morts. La précarisation du monde du travail, qui fait que des millions de travailleuses et de travailleurs se retrouvent du jour au lendemain sans revenu. L’abandon des femmes et des enfants, livrées à elles et eux-mêmes ces jours-ci avec des maris et pères violents. La « justice » punitive, qui a surpeuplé les prisons. Les lois racistes qui enferment des étranger-es dans les CRA sous le coup de mesures d’expulsions impossibles du fait de la fermeture des frontières.
Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes
Les seul⋅es qui sont véritablement responsables face à l’épidémie aujourd’hui, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui se mettent en droit de retrait pour obliger les patrons à stopper les activités non essentielles. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui mettent la pression sur les hiérarchie pour que tous les services soient réorganisés vers les seules activités essentielles. Car il n’y a que notre classe, la classe qui travaille, la classe qui est exploitée, qui soit capable de protéger se santé, celle de ses proches, et d’endiguer l’épidémie. Nous savons comment s’organise la société car c’est nous qui la faisons tourner. Nous savons aussi ce qui est absolument nécessaire et ce qui ne l’est pas en ces temps de crise. et c’est ce que les travailleuses et les travailleurs montrent aux quatre coins du pays.
C’est l’heure du droit de retrait général
Des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, à General Electric Bourogne en passant par La Poste, l’automobile, la métallurgie ou l’agro-alimentaire, des milliers de travailleuses et travailleurs exercent déjà leur droit de retrait à travers l’hexagone, et débrayent même parfois.
Il y a quelques semaines encore, nous scandions, contre la réforme de casse de nos retraites, « Grève générale ! ». Nous le scandions contre une énième réforme qui devait en mettre plein les poches des patrons et nous appauvrir toujours plus. Contre cette même classe qui nous exploite, nous scandons aujourd’hui « Droit de retrait général ! ». Pour ré-organiser la société, et faire en sorte que les efforts des soignantes et des soignants ne soient pas vains. Pour sauver un maximum de vies. De nos vies.