Les taux records d’abstention lors des élections municipales (autour de 55%) montrent que beaucoup ont fait passer leur santé et celle de la collectivité avant les injonctions à voter.
Le maintien du scrutin municipal illustre l’incurie de l’État à gérer cette crise sanitaire comme l’ensemble de la société et doit nous encourager à nous organiser sur d’autres bases, égalitaires et autogestionnaires en rupture avec les logiques électoralistes.
Beaucoup d’électrices et d’électeurs ont montré bien plus de responsabilité et de bon sens que le gouvernement en s’abstenant de voter ce dimanche.
L’État a maintenu coûte que coûte le scrutin municipal faisant passer les intérêts politiciens au-dessus de la santé publique ; compliqué d’être crédible quand on appelle la population à éviter les déplacements, qu’on interdit les rassemblements de plus de 100 personnes tout en convoquant les citoyen-ne-s aux urnes. Compliqué mais surtout irresponsable dans un contexte de pandémie. Et vain, car la réalité est têtue et le second tour de ces élections a finalement dû être reporté. Donc inutile, dérisoire et décalé de se livrer à une analyse des résultats …
La gestion de ce scrutin comme de nombreux aspects de cette crise sanitaire, montre que l’État n’est absolument pas le garant de l’intérêt général y compris quand des questions vitales sont en jeu.
Par la destruction depuis plusieurs années du service public de santé, par ses atermoiements à prendre des mesures sanitaires fortes pour protéger la population, par sa déconnexion avec les réalités du fonctionnement social réel et parce qu’il fait passer les intérêts économiques capitalistes avant tout, l’État n’est pas un recours mais bien un frein pour s’organiser rationnellement.
Le taux record d’abstention lors de ces Municipales a été largement amplifié par la crise du Covid-19. Mais l’abstention s’enracine depuis des années dans la défiance envers les politiciens, dans la compréhension élargie que ce n’est pas les têtes du système que nous devons changer mais bien le système lui-même. Nul doute que la gestion des Municipales par le gouvernement ne va pas ralentir cette tendance. Face au vol sur nos retraites et nos conquêtes sociales, face aux enjeux environnementaux, face aux risques sur notre santé, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes : rompre avec la logique électoraliste et étatiste, nous auto-organiser dans nos luttes comme dans tous les domaines de nos vies, pour bâtir une société sur des bases autogestionnaires.