L’Europe est en danger !

Non ! Il ne s’agit pas de la zone euro mais de notre place de l’Europe à Toulouse, quartier Compans/Arnaud Bernard. Moudenc a décidé de rogner cette place pour vendre cet espace public à des promoteurs  privés, afin d’y construire une école High tech pour fils et filles à Papa, avec en toile de fond une résidence étudiante 4 étoiles aménagée en  énième hôtel de luxe pendant les vacances d’été. Alors qu’en 2019 Toulouse comptais 4163 sdf selon le SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation), la priorité n’est manifestement pas encore au social dans la politique bourgeoise de Moudenc.

Fin de la place de l’Europe au profit de TBS1

Non, lisser ce dernier espace public de liberté afin que des étudiant·e·s, dans un entre soi friqué de par leur conditions sociales, puissent aller et venir en toute quiétude entre leur « High scool » et leur résidence de luxe est une priorité absolue pour la municipalité. Toujours plus en mépris des égalités des chances et des cultures populaires que Moudenc s’affaire à évacuer du centre ville depuis ses premiers mandats, ce genre de projets caresse dans le sens du poil la bourgeoisie Toulousaine.
Pourtant d’autres jeunes  fréquentent cette place au quotidien et ceux-là ne pourront plus laisser libre cours à leurs sports favoris, roller derby (2 équipes féminines et une masculine s’entrainent sur cette place), skate, rollers ou danse hip-hop etc. Pas plus que les familles du quartier et alentours qui viennent apprendre à faire du vélo à leurs enfants en toute sécurité, aux côtés des associations comme « La maison du vélo » qui donne des cours de vélo intergénérationnels gratuits pour aller dans le sens d’une ville moins motorisée. La société civile n’attend pas pour avoir des idées ouvertes à toutes et à tous et pour le bien commun. En effet cet espace serait pourtant idéal à l’accueil d’évènements culturels plus réguliers, de solidarités, de vie participatives, de marchés d’artisans ou de brocantes. Pas de bancs pour accueillir badauds ou amoureux, cette place passante est comme gardée sous cloche depuis des années en l’attente de la meilleure offre.
Déjà en 2018 un collectif de quartier « Pour la place de l’Europe » s’était dressé contre le projet immobilier, 1300 signatures avaient été récoltées.

Moudenc persiste et signe

Pour Moudenc, la liberté se solde en argent sonnant et trébuchant. Les étudiant·e·s doivent utiliser leur pécule pour consommer dans les bars avoisinants , mais certainement pas se livrer en toute liberté à des sports qui ne rapportent pas un kopec.
Hé, voici ! Moudenc qui persiste et signe dans ses projets d’aménagement d’hôtels et résidences 4 étoiles (La Grave, la tour Occitanie, et Compans) comme si rien ne s’était passé avec le covid et que les étudiant·e·s venus des quatre coins de la  France comme de l’international allaient de nouveau revenir en masse dans les écoles huppées du centre ville
Tous ces projets coûteux et sur dimensionnés ont du plomb dans l’aile, car la crise de l’aéronautique, les nouveaux comportements liés au  télétravail  et dans leur sillage le tourisme d’affaire risquent fort de mettre à mal une politique placée sous le signe d’un mercantilisme désuet et dépassé.
Actuellement, les hôtels tournent à 10-15% de leurs capacités, la restauration travaille à 30% et les prévisions économiques prévoient 30% de disparitions de commerces.
La raison obligerait pourtant à plus d’humilité de la part d’une Municipalité dans ces moments de décroissance subie. 
L’arrêt des grands projets inutiles est à l’ordre du jour pour les toulousain·e·s car qui va en faire les frais sinon le contribuable toulousain·e·s.
Il est temps de poser les jalons d’une décroissance maitrisée.

Nous ne sommes pas des politiciens électoralistes car L’UCL ne se présente pas aux élections. Nous disons juste qu’avec Moudenc la coupe est pleine !

Partisan·e·s de la démocratie directe locale, nous croyons tout d’abord à la mobilisation des habitant·e·s contre tout projet contraire aux aspirations populaires des résidents et résidentes de Toulouse.

Union communiste libertaire Toulouse et alentours le 20 juin 2020

[1] : Toulouse Business School


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