« Les pauvres n’ont jamais eu leurs historien·nes ; les seules sources qui les mentionnent sont, entre autres, celles des Hôpitaux. » C’est ce qu’on peut lire en premières lignes de l’histoire de l’hôpital de La Grave.
La grave, 9 siècles d’existence balayés, pour terminer en hôtel de luxe !
L’Hôpital de La Grave voit sont histoire s’achever ,au profit d’un luxueux projet immobilier. Depuis plusieurs années, le site de La Grave est convoité par des promoteurs immobiliers privés. C’est en juin 2016 que l’affaire se conclut avec le soutien de Jean-Luc Moudenc et que le groupe Kaufman and Broad s’en empare. Ce dernier prévoit la destruction totale du site hospitalier, pour y construire un hôtel quatre étoiles, des logements de luxes et des commerces attenants. Coût du projet : 100 millions d’euros.
En passant ce genre de contrat avec la promotion immobilière privée, la Municipalité s’inscrit dans la politique de destruction massive des services publics, en particulier dans la santé. L’abandon de l’Hôpital La Grave est doncmédité de longue date. Par conséquent, sous prétexte de construire des nouveaux sites pour réunir les types de soins par pôles ( Purpan/ Ancely /Larrey), on réduit en réalité la capacité d’accueil du système de santé toulousain car ce qui est construit ne rattrape pas ce qui est détruit.
Déjà, depuis 2010, l’Hôpital transfère ses services (Gériatrie, Pédo-psychiatrie, Centre de Santé Sexuelle, PASS, Halte Santé) de La Grave à l’Hôpital Garonne. Ce dernier reçoit de moins en moins de patient·es, à cause de cet éloignement. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : ce nouvel hôpital dispose de moins de 200 lits, tandis que le site de La Grave à lui seul en a compté jusqu’à 350 dans le passé. Aujourd’hui, il n’y en reste plus qu’une 30aine, et bientôt plus aucun !!!
Un hôtel quatre étoiles est-il en capacité d’offrir des lits de réanimations avec respirateurs pour les cas graves atteints du Covid-19 ?
• Où iront se faire soigner les personnes ne pouvant se payer une assurance privée au prix exorbitant ?
• Où irons les femmes enceintes, maintenant qu’une des plus importantes maternité de Toulouse disparaît ?
Logique comptable similaire, à l’Hôpital Ducuing, en 2019, la fermeture de son service d’urgence est envisagé. Depuis le 10 mars 2020, ce dernier est fermé après 18h sur décision de la direction après plusieurs semaines de grève des personnels qui demandaient des moyens humains pour justement assurer leurs missions en fin de journée et en nuit.
Les acteurs sociaux, syndicaux, associatifs portent la voix des usager·es, patient·es, soignant·es pour la sauvegarde d’un service public hospitalier fonctionnel en centre ville. Toutes les sonnettes d’alarmes ont été purement et simplement ignorées pendant près de 20 ans. Preuve une fois de plus du mépris qu’applique continuellement le pouvoir sur les populations qui sont les premières concernées.
Moudenc : mercantilisme contre besoins essentiels
Le projet de Moudenc ( nouvel ami de Macron) et de ses acolytes : ramener le quartier de St Cyprien, rive gauche, dans la droite ligne de la gentrification de l’hyper centre rive droite, excluant encore une fois la mixité sociale et le caractère populaire qui est la marque historique de ce quartier. L’actuel Maire de Toulouse se représente avec des projets démesurés qui vont encore asphyxier un peu plus le centre de notre ville, rive droite comme rive gauche, et le vendre aux vautours du libéralisme que sont les promoteurs immobiliers, marchands de biens, et commerçants de grandes enseignes.
Moudenc, ou « M. 4 étoiles », persite et signe dans ses projets d’aménagement d’hôtels et résidences de luxe(La Grave, la tour Occitanie, Compans), à l’heure où avec la crise liée au covid, la raison oblige à plus d’humilité: Les hôtels tournent depuis le déconfinement, à 10-15% de leur capacité, les restaurants sont à 30% de remplissage et les prévisions économiques prévoient la disparition de 30% de commerces dans un avenir plus ou moins proche.
Comme d’habitude, ce sont les plus défavorisé·es qui trinquent, tandis qu’en haut, on se gave ! Reprenons le contrôle de nos vies, construisons la socialisation de l’hôpital public avec et pour les concerné·es, loin des actionnaires, promoteurs et autres capitalistes qui nuisent au besoin d’un système de santé ouvert à toutes et tous, pour le bien commun.
Nous ne sommes pas des politiciens électoralistes car L’UCL ne se présente pas aux élections. Nous disons juste qu’avec Moudenc la coupe est pleine ! Cependant nous exprimons aussi une certaine défiance envers la liste Archipel qui peut s’avérer être une fausse bonne idée.
Partisan·e·s de la démocratie directe locale, nous croyons tout d’abord à la mobilisation des habitant·e·s contre tout projet contraire aux aspirations populaires des résidents et résidentes de Toulouse.
Union communiste libertaire Toulouse et alentours le 20 juin 2020